Bernard Picot, Contemplation et rêverie sur la peinture d’Hélène Jacqz

Musical, chorégraphique, le jeu des formes capte le regard , mais dans l’instant son mouvement est insaisissable : il fuse.
Alors l’imaginaire entre en action et, plus spontanées, les sensations affluent ; pluie printanière, tourbillon, énergie orientée, vigueur convulsive animent l’espace pictural.
Ensuite, plus insistant, l’œil explore : le mouvement engendre la trace colorée et le vide qui l’accueille, tel un silence dans la partition, rythme les formes, ordonne l’agitation.
La surface se magnétise, la vibration dilate l’espace qui poursuit ce rayonnement hors champs, vers nous.

Là, une énorme tache en gestation, prête à bondir, se nourrit de couleurs ; puis le ressort se détend et propulse en jaillissement sa substance colorée. Le regard saisit les trajectoires, accompagne leurs vitesses capricieuses; certaines s’attardent, d’autres filent et poursuivent leur course au-delà du visible.

Spectateur ou astronome, l’observation du ciel étoilé suscite l’interrogation : si loin et si proche il nous renvoie à notre propre condition, à la vie, aux séquences dynamiques enthousiastes que diluent d’apaisantes retombées. Le calme s’installe.
Le rythme vital et la partition symphonique sont à l’œuvre. La pulsation demeure.

Bernard Picot, plasticien – 25/1/2012